Déi Lénk s’en prend au gouvernement CSV-DP dans sa campagne électorale européenne

Comme le gouvernement suscite de nombreuses discussions dans le pays, Déi Lénk ne regarde que d'un œil en direction de Bruxelles. La liste des candidats est au moins établie.

Mar 26, 2024

Comme le gouvernement suscite de nombreuses discussions dans le pays, Déi Lénk ne regarde que d'un œil en direction de Bruxelles. La liste des candidats est au moins établie.

L’optimisme européen est limité chez Déi Lénk. En effet, pourquoi tourner le regard vers Bruxelles alors qu’un fantôme rôde dans notre pays: la lutte des classes. Elle est de retour et elle a un visage: celui du Premier ministre Luc Frieden. Il peut alors être difficile pour un parti de gauche de passer outre les «déclarations racistes» de certains membres du CSV et du DP ou de ne pas mentionner le «risque sécuritaire Léon Gloden». Ou, comme l’a décrit la porte-parole du parti Carole Thoma, le style politique du nouveau gouvernement: «Quand on mélange le noir et le bleu, on obtient du brun.»

C’est ainsi que lors du congrès de Déi Lénk à la Maison du peuple à Esch-sur-Alzette, il a été plus question du CSV et du DP que de la campagne électorale européenne. Mais cela n’est pas seulement dû aux erreurs répétées du gouvernement, mais aussi à la lassitude des campagnes électorales. Trois campagnes électorales en l’espace de 13 mois: cela use la substance, surtout pour les petits partis. «Les conditions sont loin d’être optimales», déclare Carole Thoma à ce sujet. Pourtant, pour Déi Lénk, l’enjeu reste important lors des élections européennes: «L’extrême droite est de plus en plus forte et nous devons proposer une alternative», a prévenu la porte-parole du parti.

C’est peut-être pour cette raison que Déi Lénk mise, pour la campagne des élections européennes, sur de jeunes politiciens de Déi jonk Lénk qui n’ont pas encore fait campagne en première ligne lors des élections municipales et législatives. La moyenne d’âge de la liste est de 30,5 ans. Mais ce rajeunissement est aussi le signe de la nouvelle image que le parti veut se donner, et dont il a grand besoin. En effet, tout n’a pas fonctionné comme prévu lors des élections de la Chambre. Déi Lénk a certes conservé ses deux sièges, mais les choses se sont resserrées vers la fin.

Lors d’un séminaire, Déi Lénk a réfléchi ensemble à de nouveaux moyens de faire avancer le parti. Il s’agit notamment de rajeunir le parti, mais aussi de trouver de nouvelles voies de communication et d’utiliser de manière plus ciblée l’expertise des membres du parti qui sont actifs dans la société civile, a annoncé la porte-parole Thoma. Telle serait donc leur recette du succès pour se présenter comme un rempart la droite. Et à écouter les politiciens de Déi Lénk, le Luxembourg en a bien besoin.

Le gouvernement CSV-DP «déroule le tapis rouge à l'ADR».

En bref, si Déi Lénk n’aimait déjà pas le gouvernement précédent, elle déteste sans doute définitivement l’actuel composé du CSV et du DP. Et ce surtout parce qu’il rend présentable le virage à droite par la petite porte, estiment Déi Lénk. Les déclarations de Marc Lies (CSV) contre la politique des réfugiés de Jean Asselborn ou celles de Simone Beissel (DP), qui a estimé lors d’une émission télévisée qu’il fallait «nourrir» les sans-abri, en sont la preuve. Les gens ont ainsi été «objectivés et transformés en animaux», a critiqué le député Marc Baum.

Malgré ces déclarations racistes, les deux hommes politiques sont toujours députés et les incidents n’ont pas eu de conséquences. Il ne s’agissait pas de dérapages, mais d’une sortie délibérée de notre seuil de tolérance; et ce, un peu plus à droite», a critiqué Thoma dans son discours. Le gouvernement CSV-DP «déroulerait ainsi le tapis rouge» à l’ADR.

Luxembourg en ligne - Dernières actualités Interprétation

Dernières nouvelles et interprétation de l'actualité