Une holding luxembourgeoise verse 142 000 euros à 145 Camerounais opposés au groupe Bolloré

Selon les plaignants, l’exploitation de palmeraies par l’entreprise Socapalm, détenue par la Socfin, les empêche d’accéder à des terrains et des lieux de sépulture et pollue les eaux dont ils dépendent.

Mar 26, 2024

Selon les plaignants, l’exploitation de palmeraies par l’entreprise Socapalm, détenue par la Socfin, les empêche d’accéder à des terrains et des lieux de sépulture et pollue les eaux dont ils dépendent.

La holding luxembourgeoise Socfin a payé 142 000 euros, mercredi 13 mars, à des plaignants camerounais, une astreinte infligée par la justice française pour ne pas avoir produit des documents qui pourraient établir ses liens avec l’entreprise française Bolloré. « La société Socfin [Société financière des caoutchoucs] a procédé ce jour au paiement des 142 000 euros qu’elle devait aux 145 plaignants camerounais », a annoncé Fiodor Rilov, l’avocat de ces plaignants, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). Un paiement confirmé à l’AFP par le conseil de la holding, Dominique de Leusse de Syon.

Ces 145 riverains camerounais sont engagés depuis de longues années dans une procédure contre la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm), qu’ils accusent d’être contrôlée par le groupe Bolloré par l’intermédiaire de la Socfin. Selon eux, l’exploitation des terres près de leur lieu de vie les empêche d’accéder à des terrains et des lieux de sépulture, et pollue les eaux dont ils dépendent.


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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/14/une-holding-luxembourgeoise-verse-142-000-euros-a-145-camerounais-opposes-au-groupe-bollore_6221991_3212.html

Dans le cadre d’un référé contre le groupe et la holding luxembourgeoise en septembre, une mesure d’instruction sous astreinte avait été accordée aux 145 plaignants par la cour d’appel de Versailles. Dès décembre 2022, cette juridiction avait estimé que les activités de la Socapalm étaient « susceptibles de porter atteinte aux droits fondamentaux » des demandeurs « et notamment à leur droit à un environnement sain ».

« Devoir de vigilance »

La cour avait alors demandé la production de documents qui pourraient, selon les plaignants, prouver que la Socapalm est contrôlée par le groupe Bolloré par l’intermédiaire de la Socfin, ce qui soumettrait le géant industriel français au « devoir de vigilance » sur ses activités. Une loi de 2017 oblige en effet les plus grandes entreprises à prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers.

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