Pour la ministre de la Mobilité, le tramway joue un rôle décisif. Yuriko Backes estime qu’une deuxième ligne nord-sud à travers la capitale est également nécessaire.
Pour la ministre de la Mobilité, le tramway joue un rôle décisif. Yuriko Backes estime qu’une deuxième ligne nord-sud à travers la capitale est également nécessaire.
La date est fixée: à partir du 7 juillet, le tram ira jusqu’au Stade du Luxembourg. Les travaux d’extension de la ligne en direction de l’aéroport du Findel battent également leur plein. Début février, les députés de la Chambre ont en outre approuvé un projet de loi sur l’extension au Kirchberg ainsi que vers Hollerich.
Certaines questions restent toutefois en suspens. Après 100 jours d’exercice, la ministre de la Mobilité Yuriko Backes (DP) livre un aperçu de son point de vue sur l’avenir du tram.
Yuriko Backes, le tram représente-t-il toujours une priorité pour la mobilité ou s’agit-il surtout de terminer les projets entamés?
Je suis quelqu’un d’impatient et ceux qui me connaissent savent que j’aime travailler concrètement. Les projets dont nous parlons ne seront pas achevés avant dix ans ou plus. Mais je peux vous assurer que le PNM 2035 (plan national de mobilité) reste d’actualité. Je travaillerai donc dans la continuité, comme cela est d’ailleurs très clairement stipulé dans l’accord de coalition. Nous verrons quelle extension est judicieuse et nous la développerons dans le cadre des possibilités financières. Il faut toutefois préciser que le programme gouvernemental fait clairement de la mobilité une priorité et que les investissements sont maintenus à un niveau élevé. Je ne sais pas si j’aurais accepté ce défi dans le cas contraire. Nous allons donc tout mettre en œuvre pour faire avancer les projets dans le sens de la multimodalité. Pour moi, cela n’a pas de sens d’opposer un moyen de transport à un autre: ils doivent être coordonnés.
Quelle est votre position de principe sur l’extension du tramway?
Quand on voit le succès du tramway, avec 100.000 passagers qui l’empruntent chaque jour, il est clair que la demande est là. Il permet de se déplacer sans stress. Je voudrais également mentionner l’aspect urbanistique. Là où le tram circule, des pistes cyclables et des espaces urbains verts voient le jour. Mais à ce sujet, il faut aussi dire que le tram n’est pas seulement pour la mobilité quotidienne des citoyens, c’est aussi un aspect important qui contribue à l’attractivité du pays. Je vois et j’entends régulièrement à quel point on nous envie à l’étranger notre tram «vraiment cool», bien sûr aussi en rapport avec la gratuité des transports publics.
Deux lois de financement ont récemment été adoptées à la Chambre pour étendre le réseau de tramway existant. Que se passera-t-il ensuite?
En ce qui concerne l’extension vers le CHL, je peux seulement dire que c’est une priorité et que nous travaillons avec beaucoup d’énergie et d’enthousiasme avec la Ville de Luxembourg pour remédier aux difficultés existantes. Il faut toutefois préciser que, du côté du gouvernement, nous ne trouvons pas toutes les solutions seuls, mais en collaboration avec d’autres instances. Il est également vrai que les choses ne vont pas toujours aussi vite que nous l’imaginons, mais il ne faut pas oublier que de nombreuses étapes sont nécessaires et qu’elles doivent être bien réfléchies avant d’être mises en œuvre.
Et le tram express vers Esch?
La ligne reliant la Cloche d’Or à Esch via Leudelange et Foetz est inscrite dans le programme de coalition et j’aimerais que nous puissions commencer les travaux avant la fin de la législature. Nous n’en sommes qu’au début et je vais m’asseoir avec toutes les personnes concernées pour faire avancer toute la procédure, des études à la réalisation en passant par les lois de financement. Il en va de même pour le deuxième tronçon de tramway, pour lequel il existe déjà des plans.
Un tronçon très discuté concerne l’avenue de la Porte-Neuve dans la capitale. Quelle est la suite des événements?
En effet, l’avenue de la Porte-Neuve semble intéresser beaucoup de monde. Il est donc nécessaire de se poser la question: qu’est-ce qui a du sens ici? Il faut décider de l’espace que l’on veut pour les piétons, les cyclistes, les bus ou les voitures. Pour cela, il existe une limite quant au nombre de tramways pouvant circuler par heure sur le même trajet. Une autre considération est la nécessité d’une solution de rechange lorsqu’il y a une perturbation sur un tronçon. Je suis toutefois convaincue que nous ne pourrons pas éviter d’avoir un deuxième axe nord-sud à travers la capitale d’ici à une décennie. C’est pourquoi des études sont en cours pour un autre tronçon de tram entre le stade et le centre-ville via la route d’Esch.
Avez-vous d’autres projets dans vos tiroirs?
Outre les lignes déjà envisagées dans le PNM 2035, nous allons bien entendu poursuivre notre réflexion. Pour cela, nous nous appuyons sur notre «Observatoire de la mobilité» et ses conclusions. Par ailleurs, j’attends beaucoup d’une enquête de mobilité qui sera lancée dès cette année afin de mieux comprendre les besoins des usagers.
