Pour la Banque des règlements internationaux, « la dette publique des économies avancées est désormais aussi élevée qu’à la fin de la seconde guerre mondiale »

A l’occasion de la publication du rapport annuel de la BRI, dimanche 30 juin, sa vice-directrice Andrea Maechler avertit des risques d’un dérapage des finances publiques à travers le monde, alors que les taux d’intérêt ont fortement augmenté et peinent à redescendre.

Jun 30, 2024 IDOPRESS

Andrea Maechler,vice-directrice de la Banque des règlements internationaux,à Zurich (Suisse),le 23 mars 2023. DENIS BALIBOUSE / REUTERS Mission accomplie,ou presque. Dans son rapport annuel publié dimanche 30 juin,la Banque des règlements internationaux (BRI) accorde un satisfecit au travail des banques centrales,qui ont enrayé,d’après elle,le dérapage de l’inflation. Celle-ci,qui s’était envolée autour de 10 % à travers le monde occidental ces derniers mois,est désormais revenue à 2,6 % en zone euro et 3,3 % aux Etats-Unis,à la suite du « plus fort durcissement monétaire depuis des décennies ».

« La dette publique des économies avancées est aussi élevée qu’à la fin de la seconde guerre mondiale »,rappelle Mme Maechler,qui était auparavant à la Banque nationale suisse. Le risque,prévient-elle,vient de l’interaction entre trois variables : l’inflation,les taux d’intérêt et la croissance. Si l’inflation augmente,les taux d’intérêt ne pourront pas être réduits,compliquant le remboursement de la dette. En même temps,avec la croissance médiocre actuelle et une productivité qui stagne,en particulier en Europe,la capacité à rembourser s’affaiblit.

Croissance médiocre

Cette tendance rompt avec le cycle des quatre dernières décennies,quand le monde s’endettait de plus en plus mais que les taux d’intérêt baissaient,rendant les remboursements plus aisés. Ainsi,la dette publique des pays développés a doublé de moins de 50 % du produit intérieur brut (PIB) dans les années 1970 à un peu plus de 100 % aujourd’hui,tandis que le service annuel de la dette (le remboursement) passait d’un pic de 4 % du PIB au début des années 1980 à 2 % aujourd’hui. La France a suivi la même trajectoire : son service de la dette est passé de 3,5 % du PIB à la fin des années 1990 à un point bas de 1,5 % en 2020,avant de remonter à 1,7 % actuellement. Cette période magique – plus d’endettement,mais un remboursement plus facile – s’est conclue avec la remontée des taux d’intérêt.

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