L’Hexagone est dans la moyenne européenne si l’on rapporte le nombre de demandes d’asile qui y sont déposées à la taille de la population, rappelle Julien Boucher, directeur de l’Office français de protection des réfugiés, dans un entretien au « Monde ».
Le siège de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra),à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne),le 22 février 2024. MIGUEL MEDINA / AFP Julien Boucher est le directeur de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra),qui publie son rapport annuel jeudi 18 juillet. Alors que le niveau de la demande d’asile observe un « tassement » en 2024,il rappelle que la France se situe dans la moyenne européenne et loin derrière l’Allemagne.
Ce n’est pas nouveau,mais les Syriens – qui sont les premiers demandeurs d’asile en Europe – vont très majoritairement en Allemagne,en raison de l’existence d’une importante diaspora,qui demeure l’un des principaux facteurs explicatifs de l’orientation des personnes vers un pays plutôt qu’un autre.
La demande haïtienne,principalement localisée en Guyane,est liée à la dégradation dramatique de la situation sécuritaire du pays et à la violence des gangs qui contrôlent notamment des secteurs entiers de Port-au-Prince. Nous avons enfin un écho modéré de ce qui se passe au Soudan,où se joue la principale crise de déplacements forcés dans le monde. Cette part croissante de pays en guerre dans la demande nourrit la hausse du taux de protection. Nous avons rendu 33 % de décisions positives en 2023,contre 29 % en 2022,et cette hausse se poursuit.