Trois nouvelles bourses d’études pour favoriser la compétitivité du Luxembourg?

Si le Luxembourg compte actuellement sur la place et dans l’industrie en matière de compétitivité, il n’en reste pas moins que cela ne sera pas éternel. Cap sur quelques propositions académiques d’IDEA pour l’avenir.

Apr 26, 2024

Si le Luxembourg compte actuellement sur la place et dans l’industrie en matière de compétitivité, il n’en reste pas moins que cela ne sera pas éternel. Cap sur quelques propositions académiques d’IDEA pour l’avenir.

Bien qu’il soit souvent souligné que le Luxembourg n’est pas une île, le fait est que le pays a la taille d’un territoire régional. Et ça, c’est l’économiste Jean-Baptiste Nivet de la Fondation IDEA qui le dit, expliquant qu’il existe donc «une logique de développement territorial qu’on peut voir dans d’autres régions en Europe», impliquant un incontournable besoin de diversification économique pour rester compétitif.

Autrement dit, cela peut se définir par la nécessité d’élaborer une stratégie de développement afin de se positionner sur de nouveaux marchés pour maintenir ou augmenter la productivité, créer des emplois et optimiser une croissance soutenue afin de réduire la pauvreté.

Capter et retenir les talents, une nécessité

 

«Il y a deux points notables au Grand-Duché: le fait qu’il y ait eu une activité dominante pendant très longtemps, à savoir l’industrie, à laquelle s’est ajoutée la finance dans cette logique de diversification, car développer les activités de la place était au départ une diversification par rapport à la sidérurgie. A présent, si cela se trouve, dans cinquante ans, ce sera la technologie de l’espace qui sera dominante, tandis que la finance deviendra moins importante.»

Dans cette course pour rester économiquement attractif, se pose évidemment la question des talents. Raison pour laquelle Jean-Baptiste Nivet s’est axé sur «la logique de talents internes et talents externes».

«Le Luxembourg s’est beaucoup appuyé sur les compétences externes dans son développement. Aussi, avec les questions de pénurie des talents qui ressortent beaucoup, la compétition entre les pays, je me suis demandé ce qu’il était possible de faire pour former davantage les talents internes.»

C’est ainsi qu’après réflexion, le perfectionnement des bourses déjà proposées actuellement s’est avéré être une piste à privilégier selon l’économiste. «La bonne surprise a été de constater que c’est un domaine sur lequel il y a des points d’améliorations et pas de changements si récents. Un domaine où on peut améliorer des choses alors qu’aucune amélioration n’est en cours. Ce qui a conduit à nos propositions, à savoir créer trois nouvelles bourses complémentaires du système universel qui existe déjà.»

Miser sur les sciences et la technologie

Quant aux étudiants à privilégier, il s’agirait surtout de ceux inscrits dans des parcours en rapport avec les STIM, autrement dit l’ensemble des études et activités regroupées autour de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Un pari sur l’avenir toujours en lien avec la compétitivité et l’essor que prennent les métiers en lien avec l’informatique par exemple. Le Luxembourg manque d’ailleurs cruellement d’informaticiens.

«Le but de ces nouveaux dispositifs complémentaires est d’alimenter le Luxembourg en talents susceptibles de faire la différence sur les spécialisations économiques choisies au niveau national. Les domaines visés sont aussi considérés, à l’heure actuelle, comme très porteurs sur le plan international pour les années à venir.»

L’une des trois solutions proposées est ainsi la «bourse ranking STIM», sachant que de nombreux systèmes de bourse dans le monde encouragent l’orientation des étudiants vers les ces domaines. Elles sont le plus souvent attribuées à un nombre restreint d’étudiants selon leur mérite, à l’image des bourses Schulich Leader au Canada et celles de la National Science Foundation aux Etats-Unis.

Favoriser les étudiants avec les meilleures notes

Dans cet esprit, «le Luxembourg pourrait mettre en place un bonus pour les étudiants bénéficiaires d’une aide aux études supérieures qui respecteraient la double condition de suivre un cursus du 1er ou 2e cycle universitaire du domaine des STIM et d’être acceptés dans une université du top 150 de l’un des trois principaux classements mondiaux des universités».

Ce bonus consisterait dans le doublement du plafond des aides et prêts pour frais d’inscription, «soit de 3.800 euros à 7.600 euros, et un supplément de 20% du total des bourses versées par l’Etat, ce qui prend mécaniquement en compte les critères sociaux et familiaux dans le montant du bonus alloué». Une augmentation du plafond qui se justifie également par les frais d’inscription plus élevés des universités plus prestigieuses.

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