L’économie de l’hydrogène prend forme dans la Grande Région

Le groupe luxembourgeois Encevo construit, en collaboration avec des partenaires, un nouveau réseau de pipelines afin d’approvisionner les entreprises en ce vecteur énergétique à partir de 2027.

Mar 11, 2024

Le groupe luxembourgeois Encevo construit, en collaboration avec des partenaires, un nouveau réseau de pipelines afin d’approvisionner les entreprises en ce vecteur énergétique à partir de 2027.

D’ici au milieu du siècle, l’économie européenne doit devenir climatiquement neutre. Pour y parvenir, il ne suffit pas de développer massivement les énergies renouvelables, le rôle de l'hydrogène en tant que stockage et fournisseur d’énergie pour les processus industriels va également augmenter. Or, l’infrastructure nécessaire à cet effet n’est pas encore disponible. Il n’existe aujourd’hui dans la région ni installations produisant de l’hydrogène à l’échelle industrielle ni lignes pour le transporter jusqu’aux utilisateurs.

Cela doit changer. Le groupe énergétique luxembourgeois Encevo participe, avec sa filiale Creos Deutschland et le français GRTgaz, à un projet de grande envergure visant à construire un pipeline d’hydrogène d’environ 90 kilomètres dans la Grande Région. Ce projet est un premier pas vers la transformation dans toute la région, écrivent les initiateurs.

Pour le projet «Mosahyc» (le nom signifie «Moselle-Saar-hydrogen-conversion»), environ 70 kilomètres de gazoducs existants et en partie hors service doivent être convertis pour fonctionner à l’hydrogène, dont environ 50 kilomètres rien qu’en France. En outre, environ 20 kilomètres de conduites d’hydrogène seront construites. Le réseau devrait être opérationnel dès 2027.

 

L’industrie sidérurgique comme principal client

«Mosahyc est un projet d’infrastructure: des conduites du côté allemand et du côté français sont réunies pour former un réseau d’hydrogène en îlot», explique Jens Apelt, directeur de Creos Allemagne. «Le réseau est à la disposition de tous les clients qui souhaitent s’y raccorder dans la région.» Il couvre aussi bien les besoins des producteurs d’hydrogène qui souhaitent injecter la source d’énergie dans le réseau que les besoins des consommateurs qui veulent acheter de l’hydrogène.

Il s’agit par exemple, du côté français, des entreprises Verso Energy, Gazel Energie et HDF, et du côté allemand, d’Iqony, RWE et SHS-Stahl-Holding Saar. Le «client d’ancrage pour une montée en puissance de l’hydrogène dans la région» est la SHS-Stahl-Holding-Saar, qui a besoin de grandes quantités d’hydrogène pour la production d’acier vert, explique Apelt. «Le groupe Encevo étudie actuellement, par l’intermédiaire de Creos Luxembourg, la faisabilité d’un approvisionnement de clients industriels potentiels dans le sud du Luxembourg via la France, et plus tard également via la Belgique, car on s’attend ici à une demande pertinente d’hydrogène au plus tard à moyen terme», explique Laurence Zenner, CEO de Creos Luxembourg. Dans ce contexte, une connexion potentielle du Luxembourg au projet Mosahyc est également à l’étude.

Utilisation des lignes existantes

À terme, plus de 7 tonnes d’hydrogène par heure devraient transiter par les conduites. Afin de préserver les ressources et de réduire les coûts, les initiateurs souhaitent utiliser autant que possible les pipelines existants. «Une grande partie de l’infrastructure existe déjà dans cette région et doit «seulement» être convertie à l’hydrogène. Environ 20 kilomètres seront construits, surtout du côté allemand, notamment pour relier l’aciérie de Dillingen», explique Frank Gawantka, directeur de Creos Allemagne. Des tronçons de ligne entre Völklingen en Sarre et Saint-Avold en France, entre Dillingen en Allemagne et Bouzonville en France, ainsi que vers Perl seront reliés à une ligne existante du côté français pour former un réseau en îlot, explique-t-il.

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