Si la première visite de la ministre de la décentralisation sur l’île n’a débouché sur aucune grande annonce, elle a acté la volonté du gouvernement de poursuivre le processus d’autonomie, malgré un Parlement divisé.
Catherine Vautrin,ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation,est accueillie par la présidente de l’Assemblée de Corse,Marie-Antoinette Maupertuis et le président du conseil exécutif,Gilles Simeoni,à la Collectivité de Corse,à Ajaccio,le 25 octobre 2024. PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP « Il n’y a pas de hasard,il n’y a que des rendez-vous. » C’est en ces termes que la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation,Catherine Vautrin,a conclu son allocution,vendredi 25 octobre à Ajaccio,lors du congrès des maires de Corse-du-Sud dont elle était l’invitée. Une référence à Paul Eluard au cœur d’un déplacement – son premier –,du 24 au 26 octobre,où la nouvelle « madame Corse » a multiplié les rencontres,sans rien annoncer.
Entamant son voyage jeudi 24 à Bastia,fief nationaliste,la ministre a écouté le lendemain les doléances des édiles corses,réunis sous le thème évocateur,« Les maires et la proximité oubliée ». Mme Vautrin a donc entendu le « sentiment de déclassement,de délaissement » de ces représentants garants de « l’action publique »,selon Jean-Jacques Ciccolini,président de l’association des maires de Corse-du-Sud.
« Il serait regrettable que le projet d’autonomie n’intègre pas les maires [fin mars,des écritures constitutionnelles avaient été entérinées par l’Assemblée de Corse puis transmises à l’Elysée] »,a appuyé M. Ciccolini,désignant du regard le président du conseil l’exécutif,auquel il a demandé « de la souplesse,de la bienveillance,de l’empathie et non des normes tatillonnes ». L’élu rural a livré un réquisitoire en bonne et due forme contre le plan d’aménagement et de développement durable de la Corse,voté en 2015. Les maires peinent à l’appliquer ; la Collectivité de Corse (CDC) ne parvient pas à le réviser depuis trois ans.
Le haut fonctionnaire a été chaleureusement applaudi par une assistance dont était absent Gilles Simeoni. Le 3 octobre,réagissant aux réserves du préfet sur la tutelle de la chambre de commerce et d’industrie vers la CDC,le président de l’exécutif avait estimé qu’il s’agissait d’une « déclaration de guerre de l’Etat »,causant un blocus éclair des ports et aéroports corses et favorisant le départ du préfet vers d’autres latitudes.
Il vous reste 47.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.