« L’Europe décroche » (2/6). Depuis la guerre en Ukraine, le prix du gaz européen oscille entre trois et cinq fois celui des Etats-Unis, étouffant le tissu industriel. Quant à la transition énergétique, censée réduire la dépendance, elle se traduit mal dans les prix, faute d’interconnecteurs entre les pays.
OLIVIER BONHOMME Presque trois ans après le début de la guerre en Ukraine,les répliques du choc gazier n’en finissent pas de se propager à travers l’Europe. Bien sûr,la grande crainte du black-out de 2022,quand le président russe,Vladimir Poutine,a unilatéralement mis fin à l’essentiel de l’approvisionnement en gaz,a disparu. Les stocks sont,aujourd’hui,bien remplis,et les risques de pénurie faibles. Mais la panique a été remplacée par un problème beaucoup plus profond : celui de l’érosion de long terme de la compétitivité européenne.
« Tant que les entreprises paieront plusieurs fois le prix de l’énergie des Etats-Unis ou de la Chine,il sera impossible d’être compétitif »,avertissait Mario Draghi,l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE),lors d’une conférence,en octobre,à l’Agence internationale de l’énergie. Son rapport remis à la Commission européenne,en septembre,souligne que le prix du gaz en Europe est désormais trois à cinq fois plus élevé que celui des Etats-Unis,contre deux à trois fois avant la guerre en Ukraine. En cette mi-décembre,il tourne autour de 14 dollars par BTU (environ 13,3 euros par British thermal unit,une unité de volume),contre 3 dollars outre-Atlantique.
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