Dans un entretien au « Monde », la spécialiste du travail, qui a suivi pendant plusieurs années des autoentrepreneurs travaillant notamment sur les plateformes numériques, considère que la naissance du statut est une étape majeure dans la flexibilisation du travail.
A Nice,le 25 octobre 2022. ERIC GAILLARD / REUTERS Sarah Abdelnour,maîtresse de conférences en sociologie à l’université Paris-Dauphine et chercheuse à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales,est notamment l’autrice de Moi,petite entreprise. Les autoentrepreneurs,de l’utopie à la réalité (PUF,2017).
Des statuts similaires existaient déjà,mais cela a marqué une nouvelle étape de simplification administrative avec,derrière,un appui politique et des campagnes de communication qui ont facilité la forte diffusion.
Il est difficile d’isoler la création d’emploi de la création de richesse,et de sa distribution. Si des entreprises embauchent des gens sous statut d’autoentrepreneur,sans cotisations et sans protection,cela peut dégonfler temporairement les chiffres du chômage,mais on est sur un bilan négatif à long terme. Et cela assèche les caisses de la Sécurité sociale. Le dispositif est porteur d’une philosophie de sortie du salariat,où presque personne ne cotise. Sortir du salariat,c’est aussi sortir d’un modèle social.
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