Avec sa technologie brevetée, LITO reproduit des œuvres d’art pour les boutiques des musées

Créée en 2022, LITO est une startup luxembourgeoise qui utilise une technologie d’impression 3D pour reproduire des œuvres en haute qualité. La jeune pousse vend ses reproductions en ligne mais aussi dans les boutiques des musées, notamment au Musée d’Orsay. Marc-Olivier Deblanc, avocat et head of legal chez LITO, revient sur le genèse du projet et ses spécificités juridiques. 

Feb 23, 2024

Créée en 2022, LITO est une startup luxembourgeoise qui utilise une technologie d’impression 3D pour reproduire des œuvres en haute qualité. La jeune pousse vend ses reproductions en ligne mais aussi dans les boutiques des musées, notamment au Musée d’Orsay. Marc-Olivier Deblanc, avocat et head of legal chez LITO, revient sur le genèse du projet et ses spécificités juridiques. 

Pouvez-vous revenir sur la création et le concept de LITO ?

LITO est parti du constat que les propositions en matière de produits dérivés et de merchandising étaient peu qualitatives. L’idée était de proposer de la lithographie (une technique d’impression à plat d’un dessin réalisé sur une pierre, ndlr) de grande qualité et de trouver une technologie innovante pour reproduire de grandes œuvres. Techniquement, la technologie utilisée permet de reproduire tous les détails et reliefs de l’œuvre originale. Vous pouvez toucher une œuvre de Van Gogh par exemple comme s’il s’agissait du tableau exposé dans le musée visité. Notre objectif est de proposer un produit totalement différent de ce qui est proposé au sein des boutiques des musées face à un marché de mauvaise qualité.

Comment s’assurer de ne pas tomber dans la contrefaçon ?

Pour ne pas tomber dans la contrefaçon, il faut respecter le droit tout simplement. Il ne faut pas confondre copie et faux artistique. Chez LITO, rien n’est fait sans l’autorisation des ayants droit, des artistes eux-mêmes s’ils sont encore en vie, et à partir de là nous fixons les modalités de la reproduction en ayant un régime contractuel. Il faut savoir que les musées n’ont aucun droit sur les œuvres, ils sont les détenteurs mais n’ont pas les droits de propriété intellectuelle. Ces derniers appartiennent soit aux artistes, soit aux ayants droit, soit à l’Etat. Pour utiliser la technologie développée par LITO, il faut avoir un accès physique à l’œuvre. Il faut donc s’accorder avec les détenteurs. Lors d’une reproduction, nous scannons dans un premier temps l’image et les couleurs, puis les épaisseurs, les coups de pinceaux et les reliefs. Nous fusionnons ensuite ces données et la reproduction a lieu sur toile ou papier grâce à une technologie brevetée.

Y a-t-il un système pour éviter la revente de ces oeuvres par des personnes mal intentionnées ?

Pour éviter cela, le dispositif est double. Il y a tout d’abord un certificat qui fixe la nature de la reproduction et si elle a été réalisée avec une autorisation. Ensuite, il y a un système de tracking directement intégré dans l’œuvre qui permet de savoir exactement où elle se trouve afin d’éviter qu’elle soit revendue en tant qu’original. Ce système fonctionne grâce à un QR code indépendant qui permet d’identifier de quoi il s’agit. De plus, dans de nombreux cas, les ayants droit nous demandent à ce que la reproduction soit plus petite que l’œuvre originale.

Qu’est-ce que LITO vient apporter aux boutiques des musées, historiquement très « classiques » ?

Dans l’idée, les fondateurs ont voulu proposer un projet structuré autour du droit d’auteur et de la protection des droits des artistes. Ils souhaitaient enrichir la proposition dans les magasins des musées à destination du grand public et aujourd’hui nous travaillons également avec des artistes contemporains pour des éditions limitées. C’est une offre premium qui dépasse le panier moyen car nous sommes sur un budget situé entre 3 500 et 4 000 euros mais cela peut monter jusqu’à 10 000 euros pour les projets d’artistes contemporains. Il faut garder en tête que c’est un produit de luxe exceptionnel, qui existe en quantité limitée, et qui a pour objectif d’inciter les musées à mettre de la valeur dans leur boutique. L’intérêt économique n’est pas négligeable car ils bénéficient d’une part des ventes.

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