De la 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor, a notamment été découverte dans des échantillons envoyés au LNS. Si le cannabis reste la drogue la plus consommée au Grand-Duché, la cocaïne et les substances de type ecstasy suivent. Dans le milieu des consommateurs à haut risque, ce sont les opioïdes, qui comprennent notamment l’héroïne, qui restent les drogues les plus répandues.
De la 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor, a notamment été découverte dans des échantillons envoyés au LNS.
Si le cannabis reste la drogue la plus consommée au Grand-Duché, la cocaïne et les substances de type ecstasy suivent. Dans le milieu des consommateurs à haut risque, ce sont les opioïdes, qui comprennent notamment l’héroïne, qui restent les drogues les plus répandues.
Toutefois, faut-il s’inquiéter de l’émergence de nouveaux stupéfiants, notamment de synthèse, qui émergent sur le marché européen depuis quelques années? 3-MMC, Buddha Blue, Fentanyl, HHC, etc. Ces nouveaux stupéfiants, parfois moins chers que les drogues plus «classiques», sont en tout cas surveillés de près.
Sur le terrain tout d’abord, par le travail réalisé au quotidien par la police grand-ducale. Renseignements pris, celle-ci nous informe que parmi les échantillons saisis et analysés en janvier et février 2024, plusieurs stimulants, des dérivés d’amphétamines ont été mis au jour, dont le 3-MMC. Pour rappel, cette drogue avait fait les gros titres de l’actualité l’année dernière, le comédien Pierre Palmade ayant été testé positif à cette drogue suite à l’accident grave dans lequel il est impliqué.
Toujours en ce début d’année, la police informe que des «hallucinogènes et dissociatifs» ont été retrouvés. Il s’agit de la kétamine, connue pour être un anesthésiant pour chevaux, ainsi que de la DMT, un puissant hallucinogène. Il y a également eu plusieurs découvertes de cannabinoïdes de synthèse. On vous épargne les noms scientifiques du type «D8-THC» ou «ABD-BINACA».
Comprenez par là qu’il s’agit d’un produit semblable d’apparence au cannabis, mais dont le THC, la substance psychoactive présente dans le cannabis, a été remplacée par des molécules de synthèse qui en imitent les effets ou qui les démultiplient. «Cette année, le LNS n’a pas encore reçu le HHC (un autre cannabinoïde de synthèse, NDLR) mais il avait reçu quelques échantillons en 2023», précise la police.
Toutefois, malgré cette avalanche de nouveaux stupéfiants qui déferlent en Europe, la police tempère. «Le phénomène des drogues de synthèse (NPS) reste relativement marginal au Luxembourg». Aussi notons qu’à ce jour, aucun échantillon de fentanyl ou des dérivés du fentanyl n’a été découvert sur le territoire luxembourgeois. Celui-ci est souvent considéré comme le plus puissant des antalgiques, 50 fois plus puissant que l’héroïne. Il est en grande partie responsable de la crise des opioïdes qui ravage les États-Unis depuis plusieurs années.
C’est également ce que constate le Laboratoire national de santé (LNS). C’est à lui que les drogues sont envoyées pour analyse. Jusqu’à 6.000 échantillons y sont analysés chaque année par le département de chimie analytique. Interrogé par le Luxemburger Wort, le Dr Serge Schneider, qui dirige le département de chimie analytique du LNS depuis 2017, s’attend toutefois à ce que ces drogues dévastatrices finissent par arriver au Luxembourg un jour ou l’autre.
Les analyses réalisées permettent également d’évaluer le degré de pureté des substances. Par exemple, depuis des années, la pureté des fleurs de cannabis sur le marché luxembourgeois est relativement stable et se situe entre 11 et 16%, selon le Dr Serge Schneider.
En revanche, à en croire ce dernier, la qualité de la cocaïne a fortement évolué au Luxembourg, tout comme le nombre de consommateurs d’ailleurs, selon le dernier rapport RELIS. «Nous trouvons souvent de la cocaïne très propre», explique-t-il, dont le degré de pureté est supérieur à 75%.
