Il existe un certain nombre de mythes concernant à la fois le viol, les violeurs et les victimes qui nous empêchent de penser la diversité des situations de violences sexuelles, explique l’essayiste Noémie Renard dans un entretien au « Monde ».
Noémie Renard a créé le blog Antisexisme.net en 2011 pour documenter,à travers articles scientifiques et en sciences sociales,les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes et lutter contre les clichés sexistes. Elle a notamment écrit En finir avec la culture du viol (Les Petits Matins,2018),ouvrage dans lequel elle décrypte les idées reçues sur le viol et la sexualité.
Ces simples faits montrent que le viol n’est pas un phénomène situé aux marges de la société,ce qui a été prouvé par de nombreuses études. Si le viol peut être si massif et répandu,c’est bien que notre société tolère ces actes et ferme les yeux sur beaucoup de cas de violences sexuelles.
La notion de « culture du viol » permet de conceptualiser ce phénomène en insistant sur le fait que les violences sexuelles ont un caractère systémique. Apparue aux Etats-Unis dans les années 1970 au sein du féminisme radical,cette notion a commencé à être utilisée en Europe à partir des années 2000 et est longtemps restée cantonnée aux milieux féministes. L’affaire Pelicot,par son caractère extrêmement choquant,marque les esprits et révèle au grand public la prégnance de la culture du viol dans notre société.
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