Samuel Dubuis, 53 ans, a été proposé, par le ministre des armées, Sébastien Lecornu, dont il est proche, au poste d’inspecteur général des armées pour la gendarmerie.
Le général de gendarmerie Samuel Dubuis et la préfète des Deux-Sèvres Emmanuelle Dubee,à Chauray (Deux-Sèvres),le 18 juillet 2024. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP Son nouveau chef à peine nommé après plusieurs semaines de tâtonnements et de querelles intestines,la gendarmerie s’apprête-t-elle à vivre une nouvelle fois l’une de ces petites tempêtes qui balaient les sommets de la hiérarchie ? D’après plusieurs sources concordantes,le ministre des armées,Sébastien Lecornu,a proposé,au poste d’inspecteur général des armées pour la gendarmerie (IGAG),le général de corps d’armée Samuel Dubuis,actuel patron des gendarmes en Nouvelle-Aquitaine.
Cette fonction de « sage »,peu connue du grand public,consiste notamment à mener des enquêtes internes – en particulier sur des faits sensibles commis au sein de l’institution – ou à offrir une médiation dans des situations individuelles complexes,par exemple lorsqu’un militaire exerce un recours contre une sanction ministérielle. Elle présente surtout un avantage non négligeable pour son titulaire : pouvoir orner ses galons de la cinquième étoile de « général d’armée »,ce qui,dans la gendarmerie,ne constitue pas une mince promotion.
Aux dires de certains de ses collègues,une telle reconnaissance est à la mesure des mérites professionnels de M. Dubuis,saint-cyrien,pilote d’hélicoptère,ex-conseiller d’Edouard Philippe à Matignon,puis directeur de cabinet de l’ancien directeur général de la gendarmerie Christian Rodriguez.
Mais,dans une institution à la mémoire fort longue,où les références historiques tiennent encore lieu de viatique,les mêmes soulignent aussitôt que son âge précoce,c’est-à-dire 53 ans,le désignerait comme l’un des plus jeunes promus au grade de général d’armée depuis Philippe Leclerc de Hauteclocque,nommé « cinq étoiles » à 44 ans après avoir,entre autres,contribué à la libération de Paris en 1944 et recueilli l’acte de capitulation du Japon au nom de la France l’année suivante. En d’autres termes,l’accession de M. Dubuis à un tel grade,accompagnant une telle fonction,ne serait rien moins que hâtive,sinon tout à fait prématurée.
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